La question des choix en photographie est capitale puisqu’à chacune des différentes étapes de réflexion, et elles sont nombreuses, le photographe doit prendre des décisions. Celles-ci impliquent un choix entre plusieurs options possibles. Et la toute première de ces résolutions est , si l’on peut dire, décider de prendre son appareil photo pour une sortie photo… ou pas…
La pratique photographique s’organise autour de tout un éventail de choix, chacun en entrainant un autre. L’énumération suivante des choix que j’ai jugé primordiaux (et qui n’engage que moi) peut effrayer le photographe débutant : « il faut penser à tout cela ». Or avec l’expérience nous comprenons que la plupart de ces décisions deviennent très vite instinctives. Et elles ne nécessitent en fait pas tant de temps que ce que nous avons pu croire au début de notre apprentissage. Et nous verrons qu’en fait, tout est question d’intention.
7 choix capitaux en photographie
Le choix du matériel
Forcément, il s’agit du premier choix que vous devrez faire.
Le boitier
Souvent le boitier s’impose de lui-même si nous n’en avons qu’un. Mais il se peut que vous possédiez un réflex + un hybride (l’un l’ayant emporté sur l’autre avec le temps et la pratique que vous avez).
D’ailleurs, beaucoup de photographes de rue privilégient un très bon boitier hybride pour sa discrétion, sa prise en main, sa légèreté et des qualités techniques équivalentes au reflex.
Les objectifs
Le choix de la focale d’objectif que vous allez emmener en sortie photo va dépendre du type d’images que vous avez l’intention de prendre. Si vous savez déjà ce que vous attendez de ce shooting, alors l’objectif adéquat s’imposera de fait.
Imaginons que vous partiez en safari, alors la longue focale s’impose. Si vous faites de la photo de rue, un grand angle fera l’affaire. Ce qui ne signifie pas qu’un grand angle est inutile en safari… Voilà pourquoi les choix sont parfois si difficiles à faire.
Cela me rappelle ma première sortie photo avec une photographe professionnelle accompagnant un groupe de photographes amateurs : j’avais apporté mon gros sac photo avec TOUT mon matériel. J’avais tellement peur d’être prise au dépourvu et de ne pas pouvoir faire « la photo du siècle » parce que je n’avais pas sur moi le matériel « indispensable ». J’ai du le porter plusieurs heures durant. Et il ne me semble pas avoir changé d’objectif au cours de cette séance photo…
Cette petite histoire personnelle permet d’amener subtilement un autre choix important. Au-delà de quel objectif prendre avec soi, la question se pose de savoir combien il convient d’en emporter avec vous.
Là aussi, les circonstances peuvent considérablement en réduire le nombre. Lors d’une randonnée en montagne ou un trek à la journée mieux vaut limiter le poids à porter et donc la quantité de matériel.
Les accessoires
Le choix des accessoires dépend directement de ce que vous envisagez de photographier : filtres, trépied, flash…
Prenons l’exemple du trépied. Il est l’accessoire encombrant par excellence. Cependant, il peut s’avérer absolument indispensable, donc réfléchissez un peu avant de le laisser à la maison. Gardez à l’esprit que le trépied s’utilise dans de nombreuses situations.
Le choix d’expérimenter… ou pas en photographie
Vous avez le choix de prendre des photos comme vous savez déjà le faire. Même si vous êtes débutants, vous avez acquis quelques connaissances techniques ou de composition.
Mais s’offre aussi à vous la possibilité de quitter votre zone de confort habituelle pour tenter d’autres choses, pour expérimenter appareil photo en mains.
A vous donc de décider si vous voulez stagner dans votre pratique photographique (parce que vous vous dites que vous en savez déjà bien assez pour appuyer sur un déclencheur !) ou si vous voulez continuer à progresser.
Les lecteurs de cet article ont également consulté : « 5 questions à se poser avant d’appuyer sur le déclencheur ».
Je pense que si vous lisez cet article ou si vous suivez assidument ce blog, cela signifie que vous faites partie du second groupe de photographes, celui qui a soif d’apprendre et d’améliorer la qualité de ses photos.
Le choix du format de la photo
En fonction du sujet et de la sensation (ou du sentiment) que nous voulons transmettre au spectateur, l’orientation en format « paysage« (horizontal) ou « portrait« (vertical) sera un choix judicieux. Chacun porte bien son nom puisqu’il annonce son utilisation.
Cependant, votre créativité ou les circonstances peuvent vous amener a choisir le format « portrait » pour une photo de paysage. Par exemple, une cascade majestueuse sera mise en valeur avec un format vertical, même s’il s’agit d’un paysage.
Et inversement, un portrait à l’horizontal permettra d’inclure dans le cadre certains éléments intéressants ou créer un bel espace négatif qui mettra en valeur le portrait. Il est très important cet espace négatif qui, par définition n’est pas le sujet, mais qui aide à le définir. Ce faisant, il permet de laisser suffisamment d’espace à l’œil dans le cadre pour se déplacer librement et sans entrave.
Le choix du sujet en photographie
Pas de photographie sans sujet. Il se doit d’être rapidement reconnaissable afin de ne pas laisser le spectateur dans le flou… Car oui, même nette une image peut paraitre floue 😉
« Il n’y a rien de pire qu’une image nette d’une idée floue »
Ansel ADAMS
Il est primordial que tous les choix que vous faites en photographie visent à servir le sujet. Pour ce faire, ce dernier doit clairement :
- se détacher du reste des éléments du cadre (contraste, couleur, position…)
- être net (sauf volonté affirmée de votre part et un parti assumé pour le flou)
- transmettre un message clair (si c’est son rôle)
Je ne cite que ces quelques principes relatifs à la notion de « sujet ».
Il faut comprendre que c’est la manière avec laquelle vous allez organiser la composition autour du sujet qui va définir la place que vous lui donnez.
Le choix d’une composition
La composition est l’étape où les choix sont les plus nombreux. En fait, à ce niveau, tout relève d’un choix.
Il convient alors de faire des choix d’exclusion ou d’inclusion du cadre. Chaque élément présent dans le cadre l’est pour une bonne raison. L’inutilité ne doit pas exister en photographie. Voilà pourquoi précisément, les choix sont nécessaires. Et la qualité de ses décisions est primordiale.
Comme le sujet de cet article n’est pas la composition, je ne compte pas énumérer tous les choix possibles et qui s’imposent durant cette étape. Mais sachez simplement que tout, dans la composition, relève d’une décision tranchée et assumée :
- le sujet
- les lignes directrices
- les diagonales
- le cadrage (serré, large…)
- la mise au point (sur le sujet ou pas, profondeur de champ…)
- la règle des tiers (appliquée ou transgressée)
- le point de vue (plongée, contre-plongée, de face)
- les contrastes (de couleurs et/ou de concept)
- etc…
Le choix lors de la sélection des images
Comme vous le savez d’expérience, toutes nos photos ne sont pas des chefs-d’oeuvre. Et en rentrant d’une séance photo, une sélection s’impose.
Cette sélection va s’organiser en plusieurs étapes :
- poubelle
- « on verra »
- « correcte »
- « plutôt bien«
Cela me permet de faire un tri qualitatif de mes images.
Celles qui vont directement à la poubelle sont les photos complètement ratées. Elles sont techniquement mauvaises ou la composition se révèle sans le moindre intérêt. Il y a aussi les doublons inutiles (là, le choix peut s’avérer parfois très difficile entre deux images quasiment identiques).
Les « on verra » me laissent perplexe en général. Je ne sais pas trop quoi en faire car elles sont techniquement correctes mais ce n’est pas vraiment ce que j’attendais. Alors je les laisse de côté et elles portent bien leur nom : « on verra« … plus tard ou ce que je pourrais bien en faire…
Les « correcte » et « plutôt bien » passent l’étape de la sélection pour aller au post-traitement.
Le choix du post-traitement en photographie
Le post-traitement est un passage obligé dans le processus photographique. Ne serait-ce que pour développer vos fichiers RAW. Ce format vous permet de travailler sur vos photos sans perdre d’informations. La qualité de l’image est conservée.
Les choix au cours de l’étape de post-traitement sont nombreux, des plus basiques aux plus poussés. Si nous nous concentrons uniquement sur les réglages basiques, ils relèvent déjà d’un grand nombres de prises de décision :
- le recadrage
- l’exposition
- la balance des blanc
- la saturation
- le contraste
- la gestion des hautes lumières, des ombres…
- le passage au noir & blanc
- etc…
Et ce ne sont là que les possibilités des réglages de base !
De l’intention aux choix
Comme vous l’aurez compris, chacun des choix que vous aurez fait dépend directement de votre intention photographique. C’est ce que vous attendez de vos images qui guide vos décisions.
C’est pourquoi vos choix sont si importants. Ils résultent d’une réflexion que vous devez avoir sur votre travail, aussi bien en amont qu’en aval.
Posez-vous des questions pertinentes et répondez à ces questions sans détour. C’est la voie la plus simple pour savoir ce que vous voulez vraiment mais aussi ce que vous ne voulez surtout pas. De ce petit exercice découleront vos décisions, s’affirmeront vos choix.
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