Dans ce tuto photo, nous allons voir ensemble comment photographier un carrousel centenaire de façon créative et en maitrisant les exigences d’un objet en mouvement rapide. Le tuto est pour moi un format incontournable pour progresser en photographie car il apporte des exemples concrets.
J’ai rassemblé tous les tutos photo au même endroit afin que vous puissiez les consulter plus facilement.
Si vous suivez le blog, vous savez déjà pourquoi le tuto photo se démarque nettement à mes yeux pour votre progression dans la pratique de la photographie. C’est pourquoi j’ai pris l’habitude d’en proposer un tous les mois (pour être plus précise : le premier mercredi de chaque mois). C’est un rendez-vous à ne pas manquer.
Je vous offre avec le tuto photo une manière ludique, simple et visuelle d’apprendre et de progresser.
Deux directions s’offrent et se complètent dans un tuto photo :
- apporter des conseils judicieux qui permettent de progresser en améliorant la qualité de vos photos, tout comme votre créativité.
- déceler les problèmes rencontrés ou les erreurs commises et apporter des solutions adaptées immédiates.
Le tuto du jour met le focus sur deux approches importantes :
- la vitesse du sujet
- le cadrage en plan serré
Tuto photo : un carrousel centenaire
Plusieurs fois par an, un carrousel qui a plus de cent ans s’installe dans ma ville. La propriétaire de ce magnifique manège représente la quatrième génération. Le carrousel fut acquis par son arrière-grand-père au début des année 1900.
Aucun de ses enfants ne prendront la suite… Je me demande parfois s’il y aura un repreneur pour ce manège certes désuet ( pas de lumière multicolore ou sirène stridente) mais fort de son histoire.
C’est pourquoi j’ai décidé un jour d’en faire mon sujet principal de prises de vues, comme un témoignage.
Et très vite, je me suis rendue compte que cette séance photo pouvait permettre de réaliser un tuto photo très intéressant en mettant en avant deux techniques importantes de la photographie.
Tuto photo : maitrise de la vitesse d’un sujet
La vitesse du sujet photographié induit deux types de résultats à la prise de vue : un sujet figé et net ou la présence d’un flou de mouvement. Cependant, il n’y a pas de bon ou mauvais résultat car tout dépend de l’intention photographique.
Or quel que soit le choix du photographe, il y a une notion primordiale à connaitre et maitriser, c’est la vitesse d’obturation.
La vitesse d’obturation
Il s’agit de la vitesse avec laquelle l’obturateur s’ouvre et se ferme. C’est le temps laissé à la lumière pour venir taper le capteur.
Imaginez un rideau que vous ouvrez et refermez : il va laisser entrer la lumière un certain nombre de secondes… Il en est de même avec l’obturateur de votre appareil photo sauf que nous serons le plus souvent en dessous de la seconde.
En condition « normale », ne descendez pas en dessous de 1/60ème pour avoir une image nette, si vous n’utilisez pas de trépied.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec le tout « manuel », je vous conseille, dans le cas d’un sujet en mouvement, de choisir le mode « priorité à la vitesse » de votre appareil photo (soit Tv pour Canon ou S pour Nikon). De cette façon, vous choisissez la vitesse d’obturation et l’appareil photo gère les autres paramètres ; notamment ceux du triangle d’exposition.
Si nécessaire, consultez l’article qui est consacré à l’exposition en photographie ; c’est indispensable pour la suite ! Vous y retrouverez le lien étroit qui relie la vitesse d’obturation, l’ouverture du diaphragme et la sensibilité ISO. Chaque modification de l’un entraine des ajustements de l’un ou des deux autres.
Un sujet flou, en filé
Le photographe peut choisir de créer un flou de mouvement intentionnel pour un effet artistique ou créatif. Dans ce cas, il va choisir une vitesse d’obturation faible pour imposer un long temps de pose. Cela va créer une sorte de filé sur les lumières et de flou sur l’ensemble du sujet en mouvement.
Afin d’obtenir l’effet désiré, le photographe peut avoir à procéder à plusieurs essais. Comme nous l’avons évoqué précédemment, le choix de la vitesse d’obturation modifie les autres paramètres de l’exposition.
Vous pouvez utiliser les données EXIF de votre image afin de constater ce qui fonctionne et inversement ce qui pose problème.
Un sujet net et figé
Afin de figer un mouvement, le temps d’exposition (du capteur à la lumière) doit être réduit. Vous devez choisir une vitesse relativement rapide sinon…
Le choix de la vitesse d’obturation est très important en fonction de la vitesse du sujet à photographier. C’est une erreur de prendre l’habitude de choisir une vitesse maximum et donc excessive quelle que soit la situation.
En agissant ainsi, vous abaissez inutilement le temps d’exposition et donc la luminosité. Parallèlement vous risquez (à cause des interactions relatives au triangle d’exposition) :
- une sous-exposition
- une grande ouverture de diaphragme qui réduit la profondeur de champ et crée un arrière plan flou
- un bruit numérique avec la montée en ISO
Je veux également vous rappeler qu’il existe une règle qu’il convient d’appliquer en fonction de la focale utilisée car elle aussi agit sur la netteté. La « règle de l’inverse » annonce qu’il ne faut pas descendre en dessous de 1/focale : ce qui signifie que pour une focale de 50 mm il ne faut pas descendre sous 1/50ème, pour une focale de 200mm ne pas descendre sous 1/200ème… etc…
SOLUTIONS
- maitriser parfaitement l’exposition en photographie et les interactions du triangle d’exposition
- utiliser le mode « priorité à la vitesse »
- faire plusieurs essais
- obtenir des images nettes à coup sûr en photographiant le sujet à l’arrêt 😉
Tuto photo : plan serré ou rapproché
Le plan serré peut être un choix de cadrage artistique afin de mettre l’accent sur des détails qui, sortis de leur contexte, donnent une image intéressante et originale. Mais il peut aussi s’agir d’une réponse d’adaptation face à certaines contraintes.
La créativité du plan serré
Pour ma part, j’aime beaucoup les plans serrés qui mettent le focus sur un élément particulier de l’ensemble. Ici j’ai choisi la tête des chevaux de bois. Cependant, l’erreur serait de réaliser un plan vraiment trop serré comme ci-dessous…
L’image gagne en qualité je trouve avec un peu plus de détails autour même si nous ne faisons que les deviner et un peu plus de profil.
N’hésitez pas à « tourner » un peu autour de votre sujet ; parfois juste un petit pas de côté suffit à modifier totalement votre image avec une composition améliorée.
Le plan serré accompagné d’une faible profondeur de champ permettent de créer un bokeh intéressant en floutant légèrement l’arrière plan et en utilisant la source lumineuse des ampoules du plafond.
Pour l’image ci-dessus je souhaitais conserver suffisamment de netteté pour percevoir l’arrière plan ; c’est pourquoi j’ai ouvert mon diaphragme à f/14.
Plan serré et contraintes
J’ai rencontré deux types de contraintes :
- les enfants présents sur le carrousel
- les arrières plans urbains
Ces deux contraintes m’indisposaient et je souhaitais les faire disparaitre. C’est en partie pour cette raison que j’ai opté pour le plan serré.
Ce cadrage rapproché permet d’exclure du cadre les éléments gênants. C’est simple et efficace.
SOLUTIONS
- faire des choix créatifs
- soigner ses arrières plans
- faire un pas de côté pour modifier la composition
Ne pas confondre vitesse et précipitation…
Gardez bien à l’esprit que les sujets en mouvement vous permettent deux types de prises de vues selon votre intention. Je vous conseille de tester les deux sur des sujets différents dès que l’occasion se présente.
Tout comme je vous engage à varier vos cadrages afin d’explorer toutes les possibilités qui s’offrent au photographe curieux et qui ose sortir de sa zone de confort, de ce qu’il connait déjà bien et qu’il a l’habitude de faire.
C’est en explorant que vous progressez et que vos images gagnent en qualité.