Tuto photo : macro à la maison

Pour ce nouveau tuto photo un peu particulier, le confinement se prolongeant, intitulé  » Tuto photo : macro à la maison « , je vous propose une séance de photographie macro… à la maison ; jusque là pas de surprise, le titre l’indique.

Depuis longtemps je souhaite m’essayer à la photo macro, sans vraiment passer le pas. Mais comme j’ai un peu de temps devant moi en ce moment (doux euphémisme), je me dis que c’est le moment parfait, à condition de prendre comme sujet des objets de la maison. Même si je sais que la macro peut m’offrir des possibilités créatives infinies, je connais aussi la hauteur de ses exigences techniques.

J’ai voulu cet article sous forme de tutoriel parce que l’apprentissage d’une nouvelle technique s’accompagne souvent d’erreurs. Et le tuto permet justement de progresser et d’apprendre en s’appuyant sur du concret : des erreurs commises et des solutions apportées. C’est aussi simple que cela et surtout très efficace !

J’affectionne particulièrement ce format d’article car il permet d’utiliser une pédagogie vivante et visuelle. C’est toujours très formateur d’apprendre de ses erreurs ou de celles des autres, ici je vous propose de vous servir des miennes.

Je réalise chaque premier mercredi du mois un article de ce type, sous forme de tuto photo, parce que je sais qu’ils apportent énormément aux débutants. Leur intérêt et leurs qualités d’apprentissage ont fait leurs preuves auprès de nombreux photographes. Et de la même façon, ils vous permettront de progresser vous aussi, j’en suis persuadée.

Nous allons donc évoquer aujourd’hui l’approche de la macro pour débutant.

Je terminerai ce tuto avec 5 conseils pour photographier en macro avec créativité.

Qu’est-ce que la photo macro ?

La photo macro revient à photographier un sujet à taille réelle. Cela signifie que s’il mesure 1 cm dans la réalité, il mesurera également 1 cm sur le capteur de votre appareil photo ; soit un rapport de 1:1. De la même manière, il aura une taille de 2cm avec un rapport 2:1.

Par contre, si le rapport est en dessous de la taille réelle, entre 1:1 et 1:10, alors nous parlons de proxi-photographie : photo de très près, très rapprochée.

Tuto photo : mon approche de la macro

Mon matériel macro

Même si mon appareil dispose d’un mode « macro », j’ai très vite compris que cela n’était pas suffisant pour faire de la macro.

Mon budget étant trop serré pour investir dans un « vrai » objectif MACRO, je me suis intéressée au matériel de substitution :

• la bague allonge (accessoire qui s’intercale entre le boitier et l’objectif)
• la bonnette (lentille qui se visse sur l’objectif)

J’ai porté mon choix sur la bonnette qui me semblait plus simple d’utilisation…

Pour la petite histoire…

Dès que je me suis résolue à utiliser une bonnette, j’ai consulté divers comparatifs qui m’ont mené jusqu’à la bonnette Raynox DCR 250 SuperMacro. C’est un modèle avec un système adaptation universelle qui me parait bien pratique là aussi.

Elle est intéressante car pourvue d’un grossissement assez conséquent avec ses 8 dioptries (soit 3x). Pour info, vous pouvez trouver ci-dessous les rapports grossissement-puissance :

Grossissement Puissance
2 x 4 D
3 x 8 D
4 x 12 D
5 x 16 D

Or, c’est maintenant que commence la petite histoire, après l’avoir en mains, je me rends compte en voulant lui trouver une place dans mon sac de rangement que j’ai déjà une bonnette, à visser celle-là, en ma possession.

Comment est-ce possible me direz-vous ? Tout simplement parce qu’à mes débuts, j’ai cédé, comme beaucoup de débutants, à la course aux accessoires. Je me suis alors équipée de toutes sortes de filtres (dont je ne me suis jamais servie, à part celui polarisant) et donc également cette bonnette 8 dioptrie dont je ne me souvenais plus…

Donc je dispose maintenant de deux accessoires semblables et à la fonction identique. Cela me permets de donner un conseil qui revient souvent sur ce blog : n’achetez que ce dont vous avez besoin. C’est en pratiquant que les besoins se feront sentir. Ne les devancez pas ! Avoir tous les accessoires qui existent ne fera pas de vous un meilleur photographe débutant !

Tuto photo : macro à la maison

Quand on pense « macro« , on pense inévitablement fleurs et insectes. Comme je n’ai pas la main verte, aucune plante à fleur ne résiste chez moi ; à part une orchidée dont la robustesse étonne tous ceux qui me connaisse bien 😉

C’est pourquoi j’ai fait mes premiers pas en macro avec mes plantes grasses et autres cactus (une espèce qui ne pâtit pas du manque d’arrosage récurent chez moi).

Je me suis frottée à quelques complications dont je tiens à vous faire part. Ainsi vous ne commettrez pas les mêmes erreurs que moi, puisque vous aurez déjà les solutions.

Repérer les petites imperfections

Avant d’aborder quelques contraintes techniques, je veux vous faire part d’un petit problème qui s’est reproduit plusieurs fois faute d’inattention de ma part : les petites imperfections parfois peu visibles à l’œil nu.

Avec le grossissement, poussières et minuscules toiles d’araignée (ou peut-être plutôt poils de chat ici) deviennent très visibles et gâchent l’harmonie recherchée. C’est pourquoi il est très important de ne pas se précipiter et d’observer attentivement ce qui va entrer dans le cadre avant d’appuyer sur le déclencheur.

Ceci s’est reproduit avec mes clichés en extérieurs. J’adore photographier les mousses végétales mais souvent leurs tiges retiennent des « intrus »…

SOLUTION

• ne pas se précipiter pour appuyer sur le déclencheur
• épousseter la zone à photographier, si nécessaire avec un petit pinceau

Travailler sur la profondeur de champ

La macro, avec son matériel à fort rapport d’agrandissement, impose une proximité avec le sujet photographié de l’ordre de quelques centimètres. Il m’est même arrivée à quelques reprises de toucher malencontreusement mon sujet 😉

Or vous avez pu vous rendre compte dans votre pratique de la photographie que la profondeur de champ diminue avec la proximité du sujet. Mais en photo macro, la faible distance par rapport au sujet est juste non négociable puisque c’est la règle ! Sans cela pas de macro.

Dans certaines conditions de focale, d’ouverture du diaphragme et de type de bonnette (ou objectif) utilisés, la réduction de la profondeur de champ peut être extrême : souvent de seulement quelques millimètres !

SOLUTION

• réduire l’ouverture du diaphragme pour augmenter autant que possible la profondeur de champ (f/11 voire même f/16 sont des ouvertures couramment utilisées en macro).

Avoir une bonne exposition lumineuse

Le fait même de travailler avec une ouverture de diaphragme réduite impose de porter une grande attention à la lumière dont vous disposez.

Comme vous le savez, l’exposition est une notion primordiale pour la pratique de la photographie. Le triangle d’exposition permet de comprendre comment chacun de ses éléments (temps d’exposition, ouverture du diaphragme et sensibilité ISO) est impacté par la modification des autres.

C’est ainsi que la fermeture du diaphragme (afin d’obtenir une plus grande profondeur de champ) implique une augmentation des ISO et/ou un allongement du temps d’exposition, avec ce que cela peut induire comme « inconvénients » pour la qualité de l’image.

Un réglage soigné et adéquat de l’exposition est garant de votre résultat en macro photographie.

SOLUTION

• bien connaitre le fonctionnement du triangle d’exposition
• privilégier la lumière naturelle autant que possible
• utiliser un flash lorsque les conditions l’imposent

Soigner la mise au point et la netteté

Dans les conditions de faibles profondeur de champ (quelques millimètres) évoquées précédemment, il convient de faire un réglage de la mise au point optimum sur la zone de netteté réduite qui vous intéresse, selon votre intention photographique.

Un micro mouvement de votre main, ne serait-ce même que lors du simple déclenchement, risque de faire glisser ou modifier la zone de netteté en dehors de celle convoitée.

Il apparait indispensable dans certaines situations, pour ne pas dire dans presque toutes, d’utiliser un trépied afin de stabiliser la prise de vue.

SOLUTION

• utiliser un trépied ou un monopode
• faire une mise au point irréprochable sur le sujet
• délimiter sa zone de netteté avec minutie

Tuto photo : créativité en macro

Nous pouvons parfois avoir l’impression que la photo macro tourne vite en rond avec ses fleurs et ses insectes. Cette dernière partie d’article est là pour vous prouver qu’il n’en est rien avec un peu d’imagination et une créativité débridée.

Votre créativité n’aura pas de mal à s’exprimer avec la macro. C’est pourquoi je vous donne ci-dessous quelques pistes à creuser afin de diversifier et rendre peut-être plus créatives vos séances de macro photographie.

1/ Soigner le cadrage et les plans

Le cadrage est essentiel afin de bien savoir ce que vous voulez donner à voir au spectateur. Il est un élément important de la composition. Selon les choix que vous ferez (sur le sujet, les éléments du cadre…), votre image ne produira pas le même effet.

De la même manière, travaillez vos plans : premier plan et arrière-plan.

L’arrière-plan doit être harmonieux avec l’ensemble de l’image et mettre en valeur le sujet dont il doit se démarquer. Les effets de bokeh, avec des taches lumineuses bien placées, apportent de la consistance à l’image.

Mais ne sous-estimez pas la puissance visuelle d’un premier plan flou au-delà duquel le sujet se dessine.

2/ Varier les angles de prise de vue

Laissez votre créativité s’exprimer. Osez des angles de prises de vue inhabituels qui rompent les codes de la photo macro. Tout est permis !

3/ Jouer avec le contre-jour

Pourquoi ne pas tenter des contre-jours très marqués qui ne laissent entrevoir que des silhouettes sombres ?

Peut-être devrez-vous alors vous éloigner un peu de la macro pure et dure et vous rapprocher de la proxy-photographie. Louvoyer entre l’une et l’autre peut donner des résultats très intéressants… Ne pas être sectaire et fermé est un gage de réussite en photographie.

4/ Raconter une histoire

Là encore, je vous encourage à donner du sens à l’image en mettant peut-être le sujet en situation afin de raconter une histoire. Cela revient à susciter des sentiments face à l’image.

Parfois cette stratégie implique d’élargir un peu le cadre afin d’y faire entrer des éléments significatifs.

5/ Rechercher des sujets inédits

Même si les fleurs et leurs pistils, tout comme les insectes photogéniques (papillons, araignées, abeilles, libellules…) sont les stars de la photo macro, sachez dénicher les sujets que j’appelle inédits ou inhabituels.

Ce sont ceux qui apparaissent rarement sur ce genre de photos : soit parce qu’ils sont difficiles à débusquer, soit parce qu’ils sont dits laids et répugnants, disons-le franchement…

L’automne peut représenter de nombreuses possibilités en macro parfois pas assez exploitées. Même si feuilles et champignons sont largement représentés, les insectes d’automne, peu colorés sont rares en macro. Pourtant l’écrin chatoyant des feuilles mortes peut constituer un incroyable arrière-plan…

La macro : une technique à essayer

Si vous ne vous êtes pas encore frotté à la photo macro, j’espère que ce tuto photo vous a donné envie d’oser avec les nombreuses possibilités qu’elle offre…

Et si vous êtes un adepte de la macro, j’espère que les quelques idées créatives vous ont inspiré…

Si vous osez sortir des sentiers battus, la photo macro permet d’exprimer pleinement sa créativité. Il serait bien dommage de ne pas expérimenter cette pratique certes très exigeante techniquement mais tellement enrichissante !

Et n’oubliez pas que tout nouvel apprentissage demande de la pratique, beaucoup de pratique donc voici l’ultime conseil que je peux vous donner et que j’applique moi-même : shootez, shootez et shootez encore !…

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