Certains photographes se posent encore la question du choix du format à adopter entre le RAW et le JPEG. Cette question revient beaucoup chez les débutants qui apprennent la photographie en autodidactes. Ils cherchent à comprendre quelle est la différences entre les deux en tâtonnant parfois. Et c’est une question qui peut être légitime si nous n’avons pas une vision claire des avantages et des inconvénients de chacun.
Voici mon histoire concernant mon expérience face au RAW et au JPEG : lorsque j’ai débuté la photographie, je vais dire de façon plus artistique, j’avais du mal à me défaire du format JPEG qui était tellement facile d’utilisation. Je n’arrivais pas à lire mes fichiers RAW lors de mes quelques rares tentatives avec ce format (j’ignorais qu’il fallait un logiciel pour cela). Je pestais contre ce fichu post-traitement obligatoire.
En me documentant, j’ai réalisé que le post-traitement était un gage de qualité pour mes images. C’est pourquoi j’ai téléchargé le logiciel Rawtherapee (gratuit) et je me suis lancée. Comme premier exercice j’ai traité les 1750 photos de mon voyage en Islande. Je ne vous cache pas que cela m’a pris une dizaine de jours à raison de plusieurs heures par jour ! Mais quelle maîtrise du logiciel au bout du compte. Cependant gros bémol, les photos étaient en JPEG et le traitement est alors tout relatif.
Encore réticente à passer en tout RAW, j’ai shooté quelques temps en RAW + JPEG pour bénéficier des avantages que chacun de ces formats offre. Mais plus le temps passait et moins je trouvais d’intérêt à coupler les deux. L’étape suivante fut de shooter uniquement en RAW. Je traite mes fichiers RAW avec Lightroom, le logiciel sur lequel je suis passée depuis plusieurs mois.
Mais à chacun son rythme, en fonction de ses besoins, de ses peurs et ses envies…
Quelle est la différence entre RAW et JPEG ?
Je pense que le plus simple, pour une meilleure compréhension, est d’être très synthétique. C’est ce que je vais m’efforcer de faire avec une approches avantages / inconvénients.
►Qu’est-ce que le format RAW ?
Tout d’abord pour que les choses soient claires : le format RAW n’est pas une image. Il s’agit d’un fichier BRUT (RAW en anglais).
L’extension de ce fichier n’est pas un .raw mais va dépendre de l’appareil photo que vous utilisez : CR2 pour Canon ; NEF pour Nikon ; RAF pour Fuji ; ARW pour Sony ; PTX pour Pentax ; DNG pour le format ouvert de chez Adobe…
Avantages
- ce fichier non compressé n’a subi aucune perte d’informations pour une grande qualité d’image
- il dispose d’une grande plage dynamique : avec beaucoup de détails préservés dans les ombres et dans les hautes lumières
- le réglage de la balance des blancs peut se faire en post-traitement
- aucune modification en post-traitement n’altère le fichier définitivement
Inconvénients
- ce fichier est très lourd (environ 20-30 Mo)
- le stockage prend beaucoup de place (carte mémoire, ordinateur, disque dur externe)
- ce fichier n’étant pas une image il ne peut pas être partagé tel quel, sans traitement préalable
- nécessité de passer par un logiciel de traitement (développement numérique) pour obtenir une image en JPEG
- le traitement demande une certaine quantité de temps qu’il faut être prêt à passer
- le poids des fichiers réduit le nombre de photos prises en mode rafale
►Qu’est-ce que le format JPEG ?
Il s’agit d’un format « image » universel.
Avantages
- c’est un format standardisé directement disponible à l’impression ou au partage
- il est compressé (environ 7-10 Mo) et tient donc peu de place
- l’appareil photo lui a déjà appliqué certains réglages (contraste, saturation, netteté, balance des blancs…) selon ses propres critères pré-enregistrés
Inconvénients
- sa plage dynamique faible entraîne le perte de nombreux détails dans les ombres et les hautes lumières
- toute retouche dégrade la qualité de l’image
- les critères de traitement pré-enregistrés appliqués par l’appareil ne permettent pas d’ajouter sa touche personnelle
Pourquoi prendre ses photos en RAW ou en JPEG ?
Je crois que vous avez déjà la réponse à cette question : tout dépend de l’usage que vous voulez faire de vos photos.
Photographier en RAW ou en JPEG
Chacun de ses formats dispose de forces et de faiblesses qui lui sont propres. A chaque photographes de voir l’utilisation qu’il compte faire de ses photos. A lui de définir aux quels arguments il est le plus sensible dans sa pratique de la photographie.
Le format JPEG correspond parfaitement à un usage simplifié, peu coûteux en terme de temps, pour des photos « basiques » vouées à être partagées (amis, réseaux sociaux…).
Le format RAW va être privilégié par des photographes qui souhaitent être maître du traitement apporté à leurs images, sans compter le temps que cela requiert comme « perdu ». Ils souhaitent une totale maîtrise du processus photographique tout en misant sur une qualité optimum.
Photographier en RAW + JPEG
Si chaque format dispose d’avantages intéressants, nous pouvons bien sûr nous poser la question de shooter conjointement en RAW et en JPEG (la plupart des appareils photo reflex et hybrides le permettent).

Les appareils photo sont réglés par défaut en JPEG mais vous avez la possibilité de changer le format de prise de vue autant que vous le voulez.
Si vous avez lu ma petite histoire personnelle au début de cet article, je vous ai confié que j’étais passée par là. Cela permet bien sûr de prendre les avantages de chacun… Mais il y a un gros inconvénients de stockage et d’organisation dans le tri… J’ai résolu mon hésitation à passer au tout RAW en prenant l’habitude de traiter (développer) mes photos le soir même de chaque shooting. Ainsi elles deviennent immédiatement disponibles. Ainsi je ne renie ni la qualité ni la disponibilité rapide en format JPEG.
Si le choix est trop difficile vous pouvez shooter en RAW + JPEG. Mais la photographie est une activité où les choix sont légion : choix de l’objectif, choix de l’angle, choix de la composition… Le choix du RAW ou du JPEG n’est qu’un autre des multiples choix qu’il vous faut faire…
Pour ceux qui trouvent le RAW trop compliqué…
Comme tout ce que nous ne connaissons pas très bien, nous pouvons être effrayé ou découragé par l’apprentissage d’un nouvel outils, par le temps que sa maîtrise va demander, par la complexité du logiciel…
Je souhaite, dans les lignes suivantes, faire tomber une à une toutes les mauvaises excuses qui vous empêchent de passer au format RAW… car j’en suis convaincue, la qualité de votre travail ne peut qu’y gagner.
►Le RAW prend beaucoup trop de place sur la carte mémoire de mon appareil photo
Alors oui, c’est vrai. Mais nous parlons avec le RAW de gain de qualité dans les détails. Est-ce que des détails récupérés dans les ombres ne valent pas ces quelques Mo stockés ?
Voyez ci-dessous la différence de stockage du RAW par rapport au JPEG sur une carte mémoire.

Sur ma carte mémoire de 32 Go, je peux stocker 720 photos. Je n’ai encore jamais été bloquée à cause d’une carte mémoire pleine. La « bonne pratique » suggère de vider sa carte mémoire chaque soir.
De même pour le stockage de vos images sur un disque dur externe. Il n’a jamais été aussi facile et peu onéreux. Je viens d’acheter un disque dur de 2 Tera pour moins de 70€. Si je ne me trompe pas je vais pouvoir stocker 45 000 fichiers RAW !!! Ça me laisse un peu de marge, non ?
Je crois sincèrement que le stockage n’est plus un problème de nos jours…
►Je ne sais pas quel logiciel choisir
Il existe plusieurs logiciels. Celui qui actuellement remporte le plus grand succès est sans conteste Lightroom. Au-delà de ses nombreuses qualité pour le développement numérique, il se distingue je pense grâce à un système de tri très pratique sous forme de mots clés et de collections. C’est un logiciel payant (12€/mois mais vous pouvez bénéficier d’une semaine gratuite pour l’essayer). Je suis passée sur Lightroom depuis quelques mois.
Avant, j’utilisais Rawtherapee, un logiciel gratuit. Je dois avouer que je n’ai rien à lui reprocher.
Dans les logiciel gratuits vous avez aussi Grimp… Mais je ne peux pas en parler ne l’ayant jamais utilisé.
Mais d’autres logiciels payants comme Aperture ou Photoshop sont aussi beaucoup utilisés.
►C’est compliqué d’apprendre le fonctionnement d’un nouveau logiciel
C’était compliqué aussi d’apprendre à maîtriser votre appareil photo, puis les principes de la photographie (ne me dites pas que les règles de l’exposition en photographie représentent un concept facile à intégrer pour un photographe débutant !), puis ceux de la composition, par exemple… Et pourtant vous l’avez fait !
Les lecteurs de cet article ont également consultés : « 5 règles de base pour une composition réussie »
Certes, ces logiciels demandent un peu – beaucoup – de pratique pour être maîtrisés. Cependant, ils sont tous conçus à peu près sur le même modèle. Ils sont très intuitifs même pour un novice avec leurs curseurs faciles à manipuler.
De plus, n’oubliez pas que nous sommes à l’ère du tutoriel. Ces derniers sont innombrables sur YouTube et souvent très bien faits sur le thème du post-traitement.
Tout nouvel apprentissage demande des efforts… Mais je vous assure que ceux-ci sont tout à fait surmontables concernant les logiciels de traitement et développement numérique.
►Je n’ai pas tout ce temps à consacrer au post-traitement
Je suis toujours surprise lorsque j’entends cette remarque. Le temps du post-traitement fait partie intégrante du processus photographique.
Avec l’argentique, le développement des négatifs prend aussi beaucoup de temps. Pourtant nous avons l’impression que ce qui est admis pour l’argentique ne l’est pas pour le numérique… Pourquoi ?
Je peux comprendre cela si vous ne prenez en photos que vos amis, vos vacances… Mais c’est difficile à concevoir si vous avez l’ambition de faire de la photo artistique. Alors attention, lorsque je dis « artistique » c’est simplement pour mettre en avant une démarche réfléchie, avec une intention photographique affirmée… Ce qui doit être votre cas si vous suivez ce blog ou d’autres consacrés à la photographie.
Le post-traitement permet de renforcer sur vos images une certaine atmosphère en accord avec l’intention de départ (contraste, saturation…). Elle est propice à faire ressentir les émotions souhaitées, souvent celles du photographe au moment de la prise de vue.
RAW ou JPEG / RAW + JPEG
J’espère que cet article vous a permis d’y voir un peu plus clair si ces notions vous paraissaient floues (un comble pour un photographe).
Je ne veux pas insister lourdement sur les avantages de shooter en RAW pour un photographe mais… je le fais quand même… car les bénéfices sont tellement importants que cela vaut vraiment la peine que je me répète 😉
La qualité de nos images est notre objectif à différents niveaux : technique, composition et traitement.
Je trouve un peu dommage de laisser le traitement de l’image aux simples critères pré-enregistrés de l’appareil photo. Nous sommes plus à même de savoir quel rendu nous souhaitons pour nos images. Comment un appareil, aussi sophistiqué soit-il, peut-il rendre l’âme ou l’intention profonde du photographe ?
« L’appareil ne pense pas, c’est le cerveau du photographe qui pense »
Willy RONIS
C’est pourquoi se priver de réaliser soi-même le post-traitement revient à bâillonner notre créativité, notre style et notre personnalité.
J’espère que cet article convaincra ceux qui sont réticents à utiliser le format RAW.
Quand on a commencé, on ne peut plus s’en passer !
Personnellement je shoote en RAW + Jpeg : c’est une telle jouissance de comparer le fichier RAW post-traité au fichier Jpeg de base ! On ne regrette pas le temps passé à « développer » les photos.
voici un photographe convaincu !
Bonjour,
Pour moi, pas d’hésitation, et depuis toujours, c’est RAW + JPEG.
JPEG pour la transmission immédiate, la « photo de famille » et RAW pour le post-traitement de ce qui en vaut la peine.
Merci pour tous les bons conseils.
Bien cordialement.
merci pour ton retour d’expérience