Dans cet article, je ne vous explique pas comment choisir votre trépied mais plutôt pourquoi vous devez l’utiliser plus souvent. Et comment le faire dans de nombreuses situations.
Vous pourriez bien être surpris par certaines d’entre elles…
Un trépied, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque j’ai commencé la photographie, je me suis dit que l’achat d’un trépied pouvait bien attendre un peu… J’avais déjà dépensé pas mal d’argent avec mon appareil photo, un Canon EOS 200D + un objectif 18-55 mm + un objectif 70-250mm + un sac de rangement, et je voulais étaler mes achats.
Grossière erreur ! Avec cette idée-là, je me privait de nombreuses possibilités et notamment de progresser…
Le trépied fait partie des accessoires qu’un photographe doit posséder pour sa pratique quotidienne.
Certaines photos sont carrément impossibles à réaliser sans trépied. Pour d’autres, l’utilisation de cet accessoire simplifie grandement la prise de vue.
11 raisons d’utiliser un trépied
1/ Garantir la netteté des images sans flou de bougé
Le trépied évite de se retrouver avec un flou de bougé qui va envoyer votre photo directement à la poubelle.
La netteté d’une image est in-dis-pen-sable. Une image floue est une image ratée.
Le flou de bougé intervient lors d’un micro mouvement au moment d’appuyer sur le déclencheur. Ce flou sera plus ou moins prononcé mais le résultat reste de même : photo inutilisable.
En stabilisant l’appareil photo, le trépied empêche tout flou de bougé. Un déclencheur filaire ou à distance peut être un accessoire complémentaire.
Petite astuce = afin de réduire les risques d’obtenir un flou de bougé, je vous propose d’appliquer la règle 1 pour 1 : en la suivant, vous pouvez vous débarrasser des mauvaises surprises. Il est conseillé de choisir une vitesse d’obturation au moins supérieur à la focale utilisée.
Concrètement et en exemple ça donne cela :
- si vous utilisez un objectif 50mm, ne descendez pas sous 1/50s.
- si vous utilisez un objectif 100mm, ne descendez pas sous 1/100s.
- et ainsi de suite… je pense que vous avez compris la démonstration.
2/ Photographier en condition de faible luminosité
Dans certaines conditions, et notamment la nuit en extérieur, la luminosité est tellement faible qu’un temps de pose long est nécessaire pour que le capteur reçoive suffisamment de lumière.
Lors d’un réglage avec un temps de pose long, il vous est impossible de prendre une photo à mains levées sans bouger. Le trépied s’avère l’accessoire indispensable pour assurer la stabilité requise.
Ceci est également valable en intérieur et/ou en studio.
Mais il se peut aussi que la faible luminosité soit une intention photographique pour mettre un visage en valeur, par exemple. Ce manque de lumière peut être un choix du photographe et non pas une contrainte à laquelle il convient de s’adapter.
3/ Jouer sur les flous de mouvement
Le flou de mouvement se caractérise par une image nette dans son ensemble sauf la ou les zones où un élément se trouve en mouvement. Et cela relève souvent d’une volonté du photographe.
Pour donner cet effet visuel, la vitesse d’obturation doit être abaissée (temps de pose plus long). Mais comme la volonté est d’avoir une image nette sur toutes les parties immobiles, le pied devient fondamental.
Alors les possibilités artistiques qui s’offrent à vous sont nombreuses. Ce procédé est largement utilisé pour rendre le mouvement de l’eau cotonneux et vaporeux (rivières et cascades). Je vous conseille d’en faire l’essai.
4/ Maitriser les ISO
En fixant l’appareil sur un trépied, nous avons vu que nous pouvons augmenter significativement le temps de pose.
De cette manière, nous avons la possibilité de baisser les ISO considérablement. Et ceci est une excellente chose, puisque nous allons ainsi pouvoir éviter le bruit numérique, ce grain disgracieux qui apparait dans les zones sombres de l’image.
En toutes circonstances, il est toujours favorable de baisser le réglage des ISO aussi bas que possible.
5/ Faire disparaitre des silhouettes
Cette utilisation du trépied est un cas très particulier qui doit être utilisé si vous avez beaucoup de patience. Elle consiste à faire disparaitre des passants, comme par magie, avec l’aide d’une pose excessivement longue… Ainsi leur passage n’est pas capté ni reporté sur l’image.
Fixez l’appareil sur le trépied et attendez. Cette pratique est judicieuse face à un monument touristique très fréquenté.
Cependant quelques aménagements s’imposent :
- un trépied bien stable qui ne risque pas d’être bousculé par les passants (bien réfléchir à son emplacement).
- si la prise de vue a lieu en journée, prévoyez un filtre ND (de densité neutre) afin d’éviter que l’image soit trop « blanche » et sur-exposée.
- un réglage sur une pose longue : plus la pose est longue et plus les silhouettes disparaissent (elles passent d’ombres fantomatiques à… plus rien si vous êtes suffisamment patient).
6/ Capturer des phénomènes lumineux furtifs
Par phénomènes lumineux furtifs, j’entends les éclairs orageux, les étoiles filantes…
Deux possibilités s’offrent à vous.
La chance
Dans ce cas précis, la chance et la patience s’avèrent nécessaires. Le photographe fixe l’appareil sur le trépied. Il enclenche la prise de vue en rafale avec un vitesse d’obturation la plus rapide possible. Et il attend qu’un de ces phénomènes passe dans le cadre pile au moment d’un déclenchement…
Mais attention, ne laissez pas le hasard prendre trop de place dans votre pratique de la photo, sinon vous risquez d’attendre longtemps pour peu de résultat satisfaisant !
La technique
La foudre, par exemple, est un phénomène si rapide qu’il est presque impossible de le saisir au bon moment.
Cependant, quelques réglages adaptés permettent de réussir vos photos d’éclairs :
- faire une mise au point manuel de l’autofocus sur l’infini (bouton MF sur l’objectif)
- choisir le mode Manuel de votre appareil : ISO au minimum, ouverture du diaphragme moyenne (f/11) et pose longue d’environ 30 secondes.
- prévoir un objectif grand angle afin de balayer un large champ de vision, donc plus de chance d’avoir un éclair dans le cadre.
- fixer l’appareil sur un trépied et utiliser une télécommande pour déclencher. Rester appuyer sur cette dernière pour prendre continuellement des photos afin de ne pas rater le bon moment.
Plusieurs dispositions s’imposent quelle que soit la méthode :
- choisir un intervalle de temps propice à vos attentes : une nuit d’orage ou la nuit de la pluie d’étoiles filantes de Perseïdes (cette année elle avait lieu le 12 août 2019 à partir d’environ 22 heures, après le coucher du soleil).
- avoir une vue très dégagée.
- être isolé d’une source vive de lumière (en ville il vous faudra sûrement descendre à 20 ou 10 secondes afin de ne pas obtenir des images sur-exposées).
7/ Faire des montages photos
Effectuer des montages en photographie demande beaucoup de précision et celle-ci est apportée par la stabilité qu’offre un trépied.
Dans le cas de montages panoramiques, par exemple, l’horizontalité doit rester parfaite au cours des différentes prises de vue. Seule la longitude doit bouger afin d’englober la totalité du paysage, si tel est le sujet.
Le trépied ne doit plus être déplacé. De son immobilité dépend la réussite du projet.
En plus des panoramas, le bracketing, le HDR ou la fusion, le time-lapse sont des types de montages qui nécessitent l’utilisation du trépied.
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8/ Soigner sa composition
Le trépied permet de peaufiner sa composition en prenant son temps. Une fois l’appareil fixé, vous pouvez réfléchir à votre cadrage. En bougeant à peine l’appareil sur son axe de rotation, vous apportez un nouveau cadre, peut-être même une nouvelle vision du sujet.
Cette utilisation vous permet d’effectuer de fins réglages de cadrage en toute quiétude. vous cadrez au millimètre près ‘intéressant pour les plus pointilleux).
Vous prenez le temps afin de réaliser le cadrage parfait en soignant les détails vous voyez davantage de choses.
Avec un cadrage soigné dès la prise de vue, inutile de recadrer en post-traitement. Et du même coup cela vous fait beaucoup moins d’images à trier au retour puisque chacune a été minutieusement pensée.
9/ Libérer vos mains
Une fois l’appareil positionné sur trépied, vous avez les mains libres pour d’autres choses :
- tenir un réflecteur
- arranger les éléments du cadre, en studio photo
- écarter des herbes inopportunes en premier plan
- tenir un parapluie pour les photos prises sous la pluie
Vous vous rendrez vite compte que parfois une troisième main serait bien utile… le trépied vous donne cette possibilité [sans porter atteinte à votre symétrie corporelle ;-)].
De fait, cela vous offre un peu plus de créativité.
10/ Réaliser des autoportraits
Le trépied vous permet de vous essayer à des autoportraits plus originaux. Toutes vos idées de mises en scène sont envisageables grâce au retardateur.
Optez pour des autoportraits créatifs, qui vous ressemblent.
Vous maitrisez tout, de l’idée à la prise de vue en passant pas le cadrage, sans l’aide de personne.
De la même manière, le trépied vous permet de réaliser des photos de groupes sur lesquelles vous êtes présent… pas négligeable pour les grandes occasion, comme pour les petites d’ailleurs.
11/ Photographier avec un téléobjectif lourd
La photographie, et notamment celle animalière (je passe sous silence les paparazzi), impose certaines contraintes : la patience et des téléobjectifs à très longues focales.
Dans certaines conditions, le matériel peut être très lourd. Porté à bout de bras sur une longue période d’attente cela devient très difficile.
L’utilisation d’un trépied ( de très bonne qualité afin qu’il ne s’écroule pas sous le poids) est une solution parfaite car indispensable.
Le choix d’un trépied
Je ne peux terminer cet article sans vous apporter quelques critères de choix pour acquérir votre futur trépied (si vous n’en disposez pas encore d’un). Si tel est le cas, je suis persuadée que cet article vous aura donné envie de céder à l’appel de cet achat qui je vous le promets ne sera pas superflu.
Vous devez faire ce choix en fonction de vos besoins bien évidemment.
Voici ce qu’il faut étudier et comparer :
- la charge maximale acceptable.
- la hauteur maximale pour que « épaule + appareil photo » arrivent à auteur d’œil.
- la hauteur minimale la plus basse pour vous permettre quelques effets créatifs au ras du sol.
- la grandeur minimale une fois replié afin de limiter l’encombrement, sinon vous hésiterez à l’emporter avec vous… et c’est dommage.
- la matière qui est gage de solidité (évitez le plastique, trop fragile et instable).
- la stabilité car le système de serrage des pieds et de la tête doit supporter le poids de l’appareil et des différents objectifs.
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Trépied rime avec nécessité
J’espère qu’avec cet article vous avez découvert d’autres manières d’utiliser votre trépied et qu’il vous a ouvert à des possibilités créatives auxquelles vous n’aviez pas pensé.
Et n’oubliez pas que toute nouvelle expérience est synonyme de progression…
Alors par laquelle de ses utilisations allez-vous commencer ?
Pour moi ce fut l’autoportrait…