Faire une photo de motos Harley Davidson mérite parfois un tuto détaillé afin d’éviter de grossières erreurs.
Je vous propose aujourd’hui un article de la catégorie ERREUR/SOLUTION sous forme d’un tuto photo où je mets en avant :
- les problèmes rencontrés
- les erreurs commises
- les solutions trouvées.
D’ailleurs j’ai rassemblé tous les tuto photo sur une même page afin que vous puissiez les retrouver facilement. En fonction de vos problématiques, consultez ceux qui vous sont nécessaires.
C’est de cette manière que j’ai choisi de vous faire partager mon expérience et mon expertise.
Car il ne faut pas oublier que :
Commettre des erreurs c’est avoir l’opportunité de s’améliorer.
Je vous propose une façon ludique d’apprendre. J’ai choisi d’utiliser un tutoriel très visuel car c’est à mon avis le meilleur moyen d’appréhender, de comprendre et de savoir appliquer les conseils.
Dans cet article nous allons essentiellement évoquer deux points techniques en photographie :
- le post-traitement
- la sur-exposition
Photo-reportage lors d’un rassemblement de motos US
Il y a quelques quelques semaines, j’ai eu l’occasion de me rendre à un rassemblement de motos et voitures américaines. Il y avait essentiellement des motos et surtout des Harley Davidson ; en tout cas c’est sur elles que j’ai décidé de porter toute mon attention.
Si j’ai un conseil à vous donner, c’est de limiter votre intention photographique à un sujet plutôt restreint lorsque vous partez en « reportage » afin de ne pas vous éparpillez dans tous les sens. Ceci vous évite de revenir en fin de journée avec quelque chose de tout décousu.
Des photos sans rapport les unes avec les autres sont difficilement exploitables.
La photographie permet de raconter une histoire. Et raconter une histoire, c’est aussi savoir porter son intérêt sur les choses qui vous importent réellement et laisser de côté celles qui n’entrent pas dans votre projet. C’est un conseil que vous lirez souvent sur ce blog ; je l’ai moi-même entendu de la bouche d’un grand photographe, David DuChemin.
De la même manière, ce peut être aussi l’occasion de travailler sur une série photographique, sur un laps de temps très court : une journée.
Ce rassemblement de motos américaines est l’occasion pour moi de pratiquer la photographie avec des modèles inédits : de belles mécaniques rutilantes, aux chromes brillants, lustrés, astiqués…
C’est une première pour moi, même si j’ai souvent eu envie de le faire… Ce qui me semblait a priori être un projet assez simple (un modèle statique et coloré, un choix innombrable avec de nombreuses possibilités réunies en un même lieu…) s’est révélé être bourré de pièges en tous genres !…
Les contraintes
Car oui, il faut souvent composer avec des contraintes lorsque l’on fait des photos en extérieur, dans un lieu qui attire un public nombreux.
Ce sont ces contraintes qui m’ont données l’idée de réaliser ce tuto photo. Afin de trouver les bonnes solutions, il convient de dégager les réelles contraintes.
Je tiens à vous faire part de plusieurs points qui ont leur importance pour la suite de ce tuto photo :
- j’étais présente sur les lieux de 11h à 12h30, par une journée très très ensoleillée
- le rassemblement se tenait dans un pré, certaines étaient « protégées », posées sur de la moquette (?)
- les motos étaient principalement garées près de clôtures et barrières métalliques
- l’événement rassemblait beaucoup de personnes qui tournaient autour des motos
C’est pourquoi à cause des contraintes évoquées ci-dessus, j’ai été obligée de modifier un peu mes plans.
Les 3 derniers points m’ont forcé à faire des cadrages très serrés afin d’éviter certains éléments parasites qui appauvrissent les clichés, allant jusqu’à les rendre carrément inutilisables comme :
- des personnes ou morceaux de personnes (bras, mollet…) près des motos
- des clôtures ou barrières qui gâchent complètement la photo ; pas génial les barrières alors que le biker est sensé être un homme avide de liberté, chevauchant sa monture sans entrave… enfin vous voyez le contraste, voire l’incongruité de la situation…
- des brins d’herbe et de la moquette alors que j’aurai voulu du bitume ! Une moto de ce genre est conçue pour avaler des kilomètres sur des routes mythiques ! Elle n’est pas faite pour une balade sur l’herbe ou garée sur un carré de moquette !
SOLUTION :
- utiliser un cadrage très serré
- changer l’angle de prise de vue
Le piège principal
Lors de cette série de photos je me suis faite piégée… et pas qu’une fois !
Les chromes, c’est beaux ! Mais ça reflètent tout tout tout… Même si l’on fait très attention, il y a toujours un moment où l’on se fait avoir. On parvient assez bien à éviter d’apparaître soi-même sur le cliché, quoi que… Mais pour les badauds qui passent derrière nous c’est autre chose : il y a tellement de sources de chromes (phares, pots d’échappement, carters, pièces diverses du moteurs, rétroviseurs…).
SOLUTION :
- placez-vous plus loin et utilisez le zoom pour cadrer serré
- vérifiez chaque source de reflet possible avant d’appuyer sur le déclencheur
Tuto photo : la sur-exposition
A l’heure où le soleil est au zénith, la lumière n’est pas idéale pour des prises de vues… C’est pourquoi TOUTES mes photos étaient sur-exposées. Et comme je suis une réelle étourdie et également une débutante, ne l’oublions pas, je ne me suis aperçue de rien.
C’est en rentrant à la maison et en regardant mes clichés sur ordinateur (en grand) que j’ai vu les dégâts donc trop tard…
Si il y a trop de lumière captée : la photo est trop claire, pas naturelle… par conséquent elle est inexploitable…
L’exposition en photographie est primordiale ! Car c’est la lumière qui crée la photo. Maitriser l’exposition est la première étape pour faire de bonnes photos.
SOLUTION sur place :
- baisser les ISO (sensibilité du capteur)
- et/ou fermer un peu l’ouverture du diaphragme (moins de lumières entre)
- et/ou diminuer la vitesse d’obturation (la lumière entre moins longtemps)
- utiliser un filtre ND qui assombri la scène en fonction du coefficient choisi (avec un coefficient de 2, soit une densité de 0.3, vous perdez 1 stop, Il)
SOLUTION après coup en arrivant à la maison :
- faire du post-traitement en baissant la luminosité de l’ensemble (en bougeant la réglette)
Retrouvez tous les détails de fonctionnement du triangle d’exposition. Il faut absolument savoir le maîtriser…
Tuto photo : le post-traitement
Qu’est-ce que c’est ?
Nous l’avons vu précédemment, le post-traitement peut améliorer certains clichés.
Mais qu’est-ce que le post-traitement ? Est-ce que ce n’est pas tricher ? C’est en tout cas ce que diront certains…
Le post-traitement va permettre de développer une image si vous shootez en format RAW. Mais il permet également d’en optimiser le rendu ou gommer certains petits défauts (comme de petites taches). C’est aussi le moyen d’affirmer sa créativité en adoptant des tonalités qui vous sont propres et qui traduisent vos attentes artistiques.
Il ne faut pas avoir peur du post-traitement. Tous les grands photographes l’utilisent et puisqu’il est à la portée de tous, ne vous en privez pas. A vous de trouver votre style et de vous imposer les limites qui vous conviennent.
Comment ça marche ?
Le plus connu des logiciels de post-traitement est sans conteste Lightroom (payant par abonnement mensuel). Rawtherapee (gratuit) est un compromis tout à fait honorable.
Mais vous pouvez, pour commencer, utiliser un traitement de photo basique comme Adobe Photoshop Express, moins performant mais suffisant pour débuter, enfin, au tout début. Ce dernier vous permettra tout de même de jouer sur la luminosité, les contrastes, le passage au noir & blanc, de réaliser des effets artistiques….
Pourquoi l’utiliser ?
Dans le cas présent, j’ai utilisé le post-traitement à deux niveaux :
- par obligation, pour rectifier mon erreur de sur-exposition. J’ai baissé la réglette de la luminosité pour obtenir un rendu acceptable, un peu plus sombre. Je dis acceptable car quand la sur-exposition est trop importante le traitement a ses limites… il est toujours préférable de partir avec la base la plus saine possible.
- par goût artistique, pour augmenter les contrastes. Il faut savoir que le rendu des chromes en photographie est toujours très décevant… mais que le post-traitement peu complètement modifier leur apparence. L’augmentation des contrastes donne aux chromes de la « matière » si je peux dire : ils revêtent une brillance intense et prennent du relief visuel… ne pas procéder à l’augmentation des contrastes dans ce cas est carrément une erreur à mon avis.
Et maintenant…
Alors que faire de toutes ces informations ?
Pourquoi ne pas vous mettre en situations extrêmes afin de mettre en application ce que vous venez de lire ?
En situation de grande luminosité : entrainez-vous aux réglages adéquats d’exposition lorsque le soleil est au zénith.
En situation d’objets réfléchissants : miroirs, chromes, vitrines… tentez de ne pas apparaître sur vos clichés.
Mon dernier conseil est toujours le même : shootez, shootez, shootez !!!