Mon challenge 365
Il y a quelques mois, je me lançais pleine d’entrain dans un challenge 365 en photographie. Vous savez ce projet dingue qui consiste à poster une photo par jour pendant une année entière, soit 365 jours.
Le lancement de ce challenge 365 avait lieu précisément le 21 juillet. Cinq mois après je dois me rendre à l’évidence : j’ai échoué.
Pourtant je me suis vraiment bien tenue à la consigne… jusqu’au 18 septembre. Une photo chaque jour, prise le jour-même (ça c’est très important). Et aujourd’hui presque deux mois depuis la dernière photo postée, j’avoue mon échec publiquement… tout comme prendre mon engagement publiquement me semblait un bon moteur pour m’encourager à continuer.
Vous pouvez consulter toute les images postées pour ce challenge avorté si vous le souhaitez.
On m’avait prévenue…
Et pourtant, on m’avait prévenue. Avant de me lancer, j’ai consulté différents blogs. Je me suis renseignée auprès de photographes qui ont déjà tenté l’expérience (parfois même plusieurs fois). Et les avis sont ressortis vraiment très partagés :
- certains ne jurent que par le challenge 365. J’ai même rencontrer quelqu’un qui en est à son 4ème challenge 365 de suite !
- d’autres trouvent le challenge peu convaincant et sans réel attrait pour des raisons diverses.
Et comme rien ne m’arrête quand j’ai une nouvelle idée en tête, je n’ai pas tenu compte des remarques du second groupe.
Pour ou contre un challenge 365
Ici j’évoque un challenge en photographie mais ce type de défi existe dans de nombreux domaines, pour ne pas dire tous (bien-être, broderie, pâtisserie… tout est envisageable).
Je suis maintenant devenue bien plus objective devant les challenges. Ce que je croyais être des avantages se sont retournés en inconvénients.
Ce qui va suivre est ma stricte expérience, je ne vous affirme pas que c’est LA vérité. Il s’agit simplement de mon avis et de mon retour d’expérience. En bref, le challenge 365 n’est pas fait pour moi…
Photographier tous les jours, quel plaisir !
Je me suis dis : « j’adore photographier, alors le faire tous les jours ne peut être qu’un plaisir ».
Et c’est vrai que j’ai adoré les premières semaines du challenge. Je me promenais tout le temps avec mon appareil photo ; mon œil de photographe à l’affût. Mais je dois avouer que certains jours, arrivé 20-21 heures, je n’avais toujours pas de photo.
Et là le stress monte petit à petit, on commence à regarder de partout afin de trouver la super photo du jour. On fait des essais peu concluants voire navrants de banalité. Et on finit par choisir de poter le moins pire parce que l’heure avance et que les opportunités s’amenuisent.
Alors j’ai eu l’impression de me forcer à photographier et cette sensation ne m’a pas du tout plu… J’ai même détesté certains soirs parce que j’étais bien consciente que je faisais du mauvais travail.
Beaucoup photographier pour progresser
C’est toujours ce que je répète : « il faut beaucoup pratiquer pour faire des progrès ». Et le challenge 365 me semblait parfait pour aller dans ce sens. Photographier tous les jours pour progresser chaque jour un peu plus !
Alors oui, j’ai beaucoup photographié. Mais pour les raisons évoquées ci-dessus, photographier à tout prix pour pouvoir sortir la photo du jour ne permet pas de progresser. Travailler dans l’urgence n’incite pas à mettre en pratique des notions apprises.
Les progrès sont indissociables d’une réelle intention photographique et de la réflexion qui va avec… et pour cela il faut disposer d’un minimum de temps.
Quantité Vs qualité
A de trop nombreuses reprises, j’ai eu l’impression désagréable de produire de la quantité au détriment de la qualité.
Pour ma part, et à l’heure actuelle, je ne suis pas prête à allier quantité et qualité ; sans doute à cause d’un manque de niveau, lacunes qui s’estomperont petit à petit avec une pratique réfléchie.
J’ai pourtant régulièrement mis en pratique des notions que je ne maitrisaient pas totalement afin de mieux les assimiler. J’ai aussi testé des techniques nouvelles pour moi. J’ai essayé d’apporter le plus de qualité possible à mes clichés. Mais cette qualité n’étant pas présente sur chacune de mes images, je me suis sentie frustrée devant le résultat inégal.
Se donner du temps pour pratiquer au quotidien
Avant de commence le challenge, je me suis dit qu’il ne devait pas être très compliqué de dégager 10 à 15 minutes par jour pour photographier le monde qui m’entoure ; même dans un emploi du temps déjà sur-chargé.
Certes, c’est possible… mais entre la réflexion, les prises de vue, le traitement, la mise en ligne il faut compter pas loin du triple en terme de temps. Et je dois avouer que certains jours ce fut du temps pris sur mon sommeil, une fois que toute la maisonnée dormait paisiblement.
Être créatif chaque jour
Je m’étais fixée comme objectif de photographier au quotidien ce qui m’entoure. Or le problème du quotidien c’est qu’il se répète toujours de manière quasi identique. Du coup, il s’avère assez difficile de varier les opportunités de faire un bon cliché.
Il convient donc de titiller sa créativité en toute circonstance pour composer avec l’ordinaire et faire de l’extraordinaire.
Le problème que j’ai rencontré est le suivant : peut-on être créatif sur commande ? Pour ma part, la réponse est : non ! Mais je parle toujours uniquement de mon cas.
Développer son autocritique
Après tout ce que je viens de vous révéler sur mon expérience, vous devinez un peu le regard que j’ai eu sur mon travail, le temps que cela a duré…
Un travail aussi dense que celui fourni lors d’un challenge 365 représente une aubaine pour développer son autocritique et progresser. Si cette dernière se doit d’être bienveillante et constructive, je dois bien avouer que le manque de qualité récurrent a un peu brouillé mon jugement.
C’est seulement maintenant, avec le recul, que je suis capable de mener une autocritique utile pour mon travail à venir. Je suis alors apte à dire ce que je ne veux plus voir sur mes images.
Bilan de mon expérience en challenge 365
Je suis persuadée que certains photographes parviennent très bien à soutenir le rythme d’un challenge 365 sans rogner sur la qualité de leurs clichés, pour moi c’est impossible. Je pense que mon niveau en photographie ne me le permet pas actuellement.
C’est pourquoi je ne claque pas la porte du challenge 365, je la referme juste délicatement pour l’instant.
Je vous parlerai prochainement d’un nouveau challenge que je souhaite mener. Cette fois, je dispose d’un peu plus d’expérience et je connais peut-être un peu mieux la photographe que je suis ; avec ses contraintes et ses envies profondes.
A suivre… pour de nouveaux challenges !