Photographier la neige est une activité de saison ! Et il ne faut pas rater l’occasion lorsqu’elle se présente. Il s’agit d’être prêt au bon moment… c’est pourquoi cet article arrive maintenant, en ce mois de février. Il contient des conseils techniques et d’autres plus créatifs.
Dans quelques jours, je serai à la montagne pour dévaler les pistes… mais pas seulement car je ne suis pas une skieuse acharnée. Après quelques heures de ski et un déjeuner en resto d’altitude, j’aime bien passer à autre chose : la photographie.
Les occasions de réaliser des photos de neige ne sont pas nombreuses là où je vis donc c’est le moment ou jamais pour moi de profiter des flocons qui virevoltent et des paysages enneigés.
Le froid et ses contraintes
Alors certes, lorsqu’il neige il fait froid d’une part et en plus cela peut faire peur d’endommager son matériel. Du coup certains peuvent hésiter à mettre le nez dehors : mais c’est une grosse erreur de jugement !
Se vêtir en conséquence
Habillé chaudement et de manière adaptée aux conditions météorologiques vous n’aurez pas froid. Il existe même des gants prévus à cet effet qui laissent sortir deux doigts (pouce et index) afin qu’ils soient libres de leurs mouvements pour accéder aux boutons de réglage et appuyer sur le déclencheur de l’appareil.
Mon truc en plus c’est d’emporter avec moi un sac plastique ou un tissu étanche pour pouvoir m’agenouiller, voire me coucher dans la neige, si certains cadrages le réclament ; ainsi ni ventre ni genoux mouillés…
Protéger son matériel contre la neige
Je sais bien que c’est la protection de votre matériel qui vous importe le plus. Mais quelques simples précautions suffisent à sortir sous la neige sans crainte.
Attention au choc thermique !
La règle d’or est de ne pas provoquer de chocs thermiques trop violents ! C’est primordial. Ce sont les écarts de températures brusques qui risquent d’abimer boitier et objectifs. Que se soit lors de votre sortie ou au retour, laisser votre appareil un certain temps dans son sac afin qu’il « s’habitue » à la baisse ou à la remontée en température lentement et graduellement.
Vous éviterez ainsi le choc thermique et la buée qui s’installe sur la lentille de l’objectif… Je ne sais pas vous mais moi je déteste devoir l’essuyer minutieusement avec toujours le risque de laisser des traces qui ruinent ma séance photo si je ne m’en rends pas compte immédiatement.
Protection contre les flocons et les gouttes
Les flocons de neige ne sont que des gouttes d’eau en devenir… Et le matériel photo déteste l’eau, c’est bien connu. J’en avais déjà parlé dans l’article « Photographier la pluie ».
Quelques dispositions peuvent être prises pour remédier à ce gros problème :
- se munir d’un sac pour appareil photo ne craignant pas l’eau, recouvert d’une protection étanche si nécessaire
- investir dans une housse spéciale appareil photo (ou la confectionner avec un sac plastique : certes c’est très moche mais efficace). Cependant, attention à bien l’utiliser afin de ne pas créer de condensation.
- fixer un filtre neutre sur l’objectif pour en protéger la lentille
- ne pas oublier son parapluie ! « Mais je n’ai pas de troisième main » me direz-vous. Oui, mais vous avez sans doute un trépied extrêmement utile pour tenir l’appareil, éviter le flou de bougé et travailler son cadrage en paysage…
Les lecteurs de cet article ont également consulté « 11 situations où le trépied est indispensable ».
Comme vous pouvez le constater, vous n’avez aucune excuse pour ne pas sortir par temps de neige. En plus, il y a aussi de belles journées ensoleillée avec de magnifiques paysages enneigés qui offrent de nombreuses possibilités, sans crainte pour le matériel.
Photographier la neige
Deux points techniques primordiaux vont agir directement sur la qualité de vos images quand vous voulez photographier la neige. Leur maitrise s’avère indispensable.
L’exposition
Les grandes étendues blanches vont inévitablement perturber les automatismes de votre appareil photo. Il va avoir tendance à sous-exposer vos images afin de compenser tout ce blanc car l’absence de tons moyens et foncés lui semble une condition anormale.
Résultat : la neige va apparaitre plutôt grise car l’appareil aura sous-exposé l’ensemble. Et c’est vraiment pas ce que recherche le photographe !
Avant de vous donner quelques « astuces » simples pour remédier à cela, il faut que vous maitrisiez absolument la notion d’exposition en photographie. Ce sont les bases sur lesquelles vous devez vous appuyer avant toute chose.
Voici mes cinq habitudes que je vous conseille d’adopter pour photographier une neige blanche :
- jouer avec le bouton de correction d’exposition de votre appareil en allant de +1IL à +2IL
- photographier en format RAW afin de pouvoir rectifier en post-traitement
- utiliser les collimateurs de votre viseur pour faire la mise au point ailleurs que sur une zone totalement blanche ; comme des branche de sapin ou un groupe de skieurs (mais attention cela demande en général plusieurs essais)
- procéder à de nombreux essais, justement, pour expérimenter (vous pourrez ensuite consulter les données EXIF afin de faire le point sur ce qui fonctionne et ce qui ne donne aucun bon résultat).
- contrôler la balance des blancs ; et j’y viens immédiatement avec le chapitre suivant.
La balance des blancs
Ce réglage est disponible manuellement ou rattaché à un mode pré défini de votre appareil photo. Parfois, le pré réglage peut se tromper et demande une intervention active de votre part.
Là encore, si vous shootez en RAW vous aurez encore une chance de travailler sur la balance des blancs au post-traitement, sinon… il sera trop tard.
Ce mode vous permet de réaliser le bon réglage en fonction des conditions de lumière.
Avec les paysages enneigés, les grandes étendues blanches ont tendance à « prendre » la couleur de la lumière ambiante. C’est pourquoi, sous la lumière froide d’un ciel couvert, la neige peut prendre une teinte bleutée vraiment pas naturelle et disgracieuse.
Je trouve, pour ma part, que ce n’est pas un réglage très facile à maitriser ; je ne sais pas pourquoi mais je bute infailliblement sur cette notion. C’est pourquoi, là encore, je m’applique à faire plusieurs essais… et je vous conseille d’en faire autant. C’est en pratiquant beaucoup que nous apprenons le mieux ! Et nous apprenons chaque jour un peu davantage…
Photographier les flocons de neige
Photographier la neige c’est aussi photographier les flocons qui tombent. Les chutes de neige sont l’occasion de mettre en avant sa créativité.
Vous allez pouvoir appréhender ces clichés de flocons de diverses manières en fonction de votre intention photographique et du rendu que vous souhaitez obtenir.
Comme chaque fois en photographie, les choix de réglage que vous faites donnent des résultats totalement différents. Nous allons ici évoquer deux axes d’action : la vitesse d’obturation et la longueur de focale.
Le choix de la vitesse d’obturation
En fonction de la vitesse retenue, les flocons apparaissent figés sur l’image ou bien comme une trainée. C’est du même effet que pour la pluie.
Concrètement, les réglages sont les suivants :
- au-dessus de 1/250ème, la vitesse est suffisante pour saisir les mouvements des flocons dans leur course
- en-dessous de 1/60ème, le manque de vitesse d’ouverture de l’obturateur laisse apparaitre le flocon comme une sorte de filé blanc
Le choix de la focale
En sélectionnant une longueur de focale, vous choisissez un type de cadrage pour votre image : plan large ou rapproché.
En optant pour une longue focale, vous réduisez la profondeur de champ. Cela a pour effet de « compresser » les distances et de rendre visibles beaucoup plus de flocons : ceux qui sont proches seront bien visibles et nets, ceux plus éloignés seront certes flous mais tout autant perceptibles. Cela crée une masse de flocons rassemblée sur plusieurs plans, créant un effet d’épaisseur.
Inversement, le grand angle utilisé pour photographier les paysages réduit la présence des flocons.
Les flocons sont de minuscules petites choses. C’est pourquoi zoomer permet d’obtenir de beaux et gros flocons au premier plan.
Photographier la neige avec créativité
Il faut profiter d’une chute de neige pour aiguiser sa créativité lorsque cet évènement se produit… comme je le disais, assez rarement dans ma région.
Pour vous guider, je vous propose sept axes de travail qui permettent de développer votre vision créative de la neige.
Les Golden Hours
Nous avons vu l’importance de l’exposition précédemment et donc celle de la lumière. Et justement, les Golden Hours sont directement liées à une luminosité particulière.
Juste après le lever du soleil et juste avant son coucher, la lumière peut être incroyablement intéressante pour le photographe de paysages.
La lumière acquière alors de belles qualités en :
- devenant douce et chaude
- allongeant les ombres qui se détachent bien du sujet
- enveloppant tout d’une ambiance particulière
Il peut être judicieux de faire un peu de repérage avant pour choisir le meilleur spot en toute connaissance de l’élément essentiel : savoir où se lève et se couche le soleil. Car c’est lui qui habillera de teintes parfois surprenante le ciel.
Ne soyez pas en retard pour ce type de prises de vue… car le ciel change en quelques minutes seulement.
Mais vous pouvez aussi vous faire accompagner par un passionné local de photographie comme vous. Connaissez-vous l’Appli Web « Viens Photographier Ma Ville » (ou ma campagne ou ma montagne selon les circonstances et les membres inscrits sur l’application) ? Elle est destinée aux photographes et permet de les mettre en contact facilement, partout en France pour une sortie photo impromptue.
Les portraits
Il n’y a pas que les paysages et les flocons par temps de neige qui peuvent donner de bonnes images. Ne négliger pas les portraits. Le cadre est magnifique et atypique alors profitez-en. En plus cela permet des arrière-plans inhabituels et originaux.
Mais surtout, vous constaterez que vous pouvez utiliser les étendues blanches de neige comme un réflecteur naturel qui apporte une belle lumière naturelle pour les portraits.
Les détails
Nous parlions précédemment de photographier les flocons mais je vous propose d’aller encore plus loin… ou plutôt plus près avec des plans en macro qui font ressortir tous les magnifiques détails de la constitution d’un flocon.
Mais vous pouvez aussi simplement photographier certains détails significatifs de la montagne, des skieurs… Avec un cadrage serré original, vos images gagneront en créativité.
Les contrastes
Ne négligez pas les images pourvues d’un fort contraste. Je mets au même niveau le contraste de tons ou de couleurs.
Un élément coloré dans un espace principalement blanc peut donner une touche d’originalité très intéressante.
Là je n’ai pas beaucoup de conseils à vous donner car tout dépendra des occasions que vous rencontrerez… Mais cependant, n’oubliez pas que vous pouvez aussi provoquer ces occasions avec un peu d’imagination… 😉
Le bokeh
Le bokeh est ce flou artistique d’arrière-plan associé à une faible profondeur de champ. Une longue focale et une grande ouverture de diaphragme (petit chiffre /f) permettent de créer un beau bokeh.
Le filtre polarisant
L’utilisation du filtre polarisant permet d’accentuer les contrastes sur les étendues comme la neige, les nuages ou le ciel.
Lorsqu’il fait très beau, il renforce le bleu du ciel.
Photographier en noir & blanc
Ne sous-estimez pas le pouvoir du noir & blanc en photographie de montagne et de neige. Avec de bons contrastes, elle peuvent donner d’excellents résultats.
Le noir & blanc scié aussi bien pour les jours très ensoleillés avec un contraste adapté que pour ceux plus couverts ou brumeux où le noir & blanc donne une atmosphère particulière, triste, mystérieuse, voire même surannée.
Pour ma part, je n’ai absolument pas l’habitude de photographier la neige en noir & blanc. C’est pourquoi, cette année, je me lance ce challenge ! Résultats au retour des vacances…
Saisir l’occasion de photographier la neige
J’espère vous avoir donné envie d’attendre la prochaine chute de neige avec impatience.
Je vous propose de préparer votre prochaine prise de vue sous la neige dès à présent. De cette façon, le moment venu, vous saurez exactement quel type d’images vous voulez réaliser.
Cette manière d’organiser ou au moins de prévoir votre séance à l’avance est bénéfique pour attiser votre créativité grâce à une vraie réflexion en la matière.